La Patagonie Australe et le bout du monde…

A notre arrivée à El Calafate, nous reprenons un bus en direction du Chili et plus précisément du parc Torres del Paine. Ce parc de 181 000 hectares est une réserve de l’Unesco, ce qui est surprenant est qu’il y a des « zones privées » à l’intérieur du parc avec complexes hôteliers,… comme d’ailleurs beaucoup d’endroits et d’organismes au Chili. C’est vraiment un lieu magnifique, rempli de lacs, de montagnes, de végétations, de canyons, de cours d’eau et de cascades,… On a randonné sur le célèbre « circuit W » qui est très populaire et donc rempli de touristes (malgré qu’on soit en basse saison) mais qui vaut vraiment le détour ! On a admiré le levé de soleil au sommet de « los tres torres », cette montagne dont la forme est similaire à 3 tours. C’était vraiment superbe de découvrir le paysage avec l’arrivée des premiers rayons de soleil même si il faisait vraiment très froid ! On a fait le tour de cette montagne pour découvrir la vallée « de los Francès » d’où on atteint un mirador qui nous offre une merveilleuse vue sur la vallée, au bord des neiges éternelles… Et on a ensuite rejoint le lac « Pehoé » et remonté la dernière vallée, dernière « branche » du W qui mène à un glacier que l’on a vu que de loin. Traversée du dernier lac sur un bateau avant de rejoindre la ville de Puerto Natales en bus. Malheureusement, une partie du parc a été brûlée de façon involontaire, par des touristes qui ont surement été surpris par la force du vent qui a du propager le feu en un temps record. On traverse donc des zones désolées où il n’y a que des troncs d’arbres calcinés, aucune verdure,…Ca fait vraiment bizarre au milieu de ce magnifique parc. 

    

     

De retour à El Calafate, nous partons découvrir le glacier du Perito Moreno qui se trouve dans le parc national des glaciers. On rejoint l’extrémité d’une péninsule qui se trouve juste en face du glacier, nous offrant des vues superbes tout le long des nombreux sentiers. On  passe donc de nombreuses heures à observer le glacier (principalement la face nord et l’avant du glacier), il y a en permanence des bruits, des mouvements et des chutes d’énormes blocs de glace à l’extrémité du glacier. Le relief du glacier est très irrégulier et est d’un bleu incroyable. A bord d’un bateau, nous observons mieux la face sud du glacier avant de rejoindre les terres émergées au bord du glacier. De là, nous retrouvons un guide qui nous accompagne pour 1h30 de rando sur le glacier. Une fois nos crampons chaussés, nous allons sur un côté du glacier (la partie la plus stable), on y voit des crevasses, des cascades d’un bleu profond, c’est incroyable ! le tout sous un beau ciel bleu… On a même droit à un petit verre de Whisky avec de la glace fraichement pillée, accompagné d’un délicieux Alfajores pour clore la ballade.

Ce glacier mesure 35 km de long, 5 km de largeur et en hauteur : il a en moyenne 60 mètres hors de l’eau et 110 mètres sous l’eau. Ce n’est pas le plus grand mais le glacier le plus actif car il « glisse » entre 2 blocs de terre, il avance en moyenne de 2 mètres par jour en avant et sur les côtés de 70 cm par jour. Tous les 2 ou 4 ans, il rejoint l’extrémité de la péninsule mais l’eau y exerçant une pression toujours plus forte, elle y creuse un passage et l’arche de glace finit par céder. C’est le phénomène de « rupture » qui a eu lieu 2 semaines avant notre passage, on pouvait donc encore observer d’énormes icebergs flottants sur le lac.

Il est très visité car il se situe à basse altitude (plus facile d’accès car à environ 300m d’altitude) et bénéficie de conditions climatiques assez bonnes (il ne neige que sur les hauteurs du glacier).

Un glacier est donc « vivant », il avance en permanence sur les roches sous-marines où il glisse sur des filets d’eau. C’est le relief de ces roches qui lui donne l’aspect de sa partie supérieure. De l’eau y circule en permanence, creusant des galeries.

Chaque jour, le glacier a un « visage » différent.

  Sur la route pour le bout du monde, entre Rio Gallegos et Ushuaia, nous entrons et sortons du Chili ce qui nous fait 4 passages de frontières…fatiguant ! On traverse au Chili, le détroit de Magellan où les vagues se déchainent. Nous arrivons donc en Terre de Feu où les paysages sont sublimes : des montagnes enneigées, des fleuves et des forêts aux couleurs automnales.

A la nuit tombante, nous rejoignons la ville d’Ushuaia entourée de monts enneigés. On y rejoint le camping où on trouve, étonnamment, beaucoup de français !

On décide d’aller explorer un peu plus loin que la ville, on embarque donc sur un bateau sur l’énorme canal de Beagles. On passe devant Puerto Williams, dernière ville habitée au sud, qui se trouve sur l’île Navarino où il est possible de randonner. A bord de ce bateau, nous quittons la baie d’Ushuaia et on passe auprès des îles Bridges. Dans ces eaux froides, on observe des cormorans, des lions de mer et une immense colonie de pingouins avec des petits et même un manchot royal.

On visite également la première Estancia (ferme) construite en Terre de Feu en 1886, l’Estancia Haberton. Elle n’est actuellement plus en fonctionnement car les conditions, parfois extrêmes, avaient entrainées de grosses pertes de bétails. On y visite un musée et un centre d’étude sur les mammifères marins où sont regroupés de nombreux squelettes qui nous en apprennent beaucoup sur leurs modes de vie, de déplacement, de communication,…Puis on visite l’estancia où ils s’occupaient principalement de moutons pour vendre leur laine, et aussi de la découpe de bois qu’ils utilisaient pour la construction (habitations, bateaux,…), le chauffage et la revente.

Dans ces régions, longtemps  habitées par les indiens, la cohabitation n’a pas toujours été facile, surtout à cause du problème de communication. Un des habitants de l’estancia, assez proche des indiens, a d’ailleurs créé un des premiers dictionnaires anglais/indien. Il n’a pas empêché à l’état argentin de tout faire pour oublier ces peuples de Patagonie, qui se sont éteints il n’y a pas si longtemps.